
On pourrait dire que l’ensemble des toiles peintes par Raphaël Durans constitue
une sorte de théorie sans mots. Bien difficile donc de tenter son exact opposé,
l’énonciation théorique de sa pratique.
Une théorie sans mots, en effet, et qui ne manque pas de faire référence à la
pensée, à l’idée qui fut à l’origine de l’oeuvre, et c’est bien pourquoi Raphaël
Durans n’envisage jamais de montrer ses toiles sans leurs « maquettes » ces
travaux préparatoires qui sont la signature de l’oeuvre à venir. Une théorie
silencieuse, non invasive, qui insiste certes sur l’affirmation d’un concept, de sa
propre conceptualité, mais qui laisse une place à l’effet produit sur celui qui
regarde, ce plaisir par exemple à envisager des volumes là où manifestement il n’y
a que surface plane, à faire entendre une forme de musique du silence.
Bernard Collet 26 Mai 2013